Comment je peux dire ça ? … dire les choses qui me passent par la tête en regardant « Madame Bernard »
Jean-Jacques Aurissergues
Le film de Caroline Delaporte et de Frédéric Valabrègue .
C’est à Marseille que cela se passe, oui évidemment… pas le Marseille des kalachnikovs non… Une ville bien plus plaisante, plus étrange aussi. Avec tout un tas de gens dedans. Des gens plaisants eux aussi. Ils ont des problèmes de voisinage, de communication de recommandé, de trompette et de transports amoureux.
La vie quoi.
Une vie qui déambule dans la lumière des rues, dans le souffle du vent et dans l’à peu prés des choses. Un cache-cache en couleur et des draps étendus en balcon terrasse, en gentil manège à pompons. Avec ça et là des accros, des désaccords de trompettes, un piano déglingué ritournelle du temps qui passe, et des embarras dans l’escalier.
Et puis le vent dans les herbes hautes, une étrange procession pour conjurer la déconvenue de l’innocente, un pique nique donnant sur la mer, une chanteuse d’opéra.
C’est un rien fragile et ça brinquebale, mais ça tient debout comme un poème, comme une allégorie. C’est sensible et délicat. C’est un cinéma bricolé sans moyens mais qui touche juste… à cet endroit exact où tout devient léger.